Selon un communiqué de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) en date du 23 novembre 2017, la "porcelaine de Limoges" est homologuée "indication géographique" à compter du 1er décembre 2017, date de publication de la décision au bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI).

Après le "siège de Liffol" en décembre 2016 et le "granit de Bretagne" en janvier 2017, la précieuse céramique est le troisième produit manufacturé à bénéficier de cette protection.

C’est la loi du 17 mars 2014, dite loi "consommation", visant à « rééquilibrer les pouvoirs entre consommateurs et entreprises mais aussi à rendre du pouvoir d’achat aux Français et à leur donner les moyens d’être bien informés avant de consommer », qui a élargi les indications géographiques (IG) aux produits manufacturés.>

Les indications géographiques protégées (IGP) ne concernent en effet que les produits naturels, agricoles et viticoles transformés ou non. Elles sont reconnues au niveau européen et ne s’appliquent pas aux produits manufacturés. Pour ce type de produits, c’est l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), qui homologue.

Les IG en revanche, ne sont reconnues qu’au niveau français et s’adressent à tous les autres produits : industriels et artisanaux. Signe officiel de qualité et d’origine, l’indication géographique assure aux consommateurs l’authenticité des produits qu’ils achètent et permet aux artisans et entreprises de valoriser leurs produits et de protéger leur savoir-faire de la concurrence déloyale et de la contrefaçon.

Le logo IG, quant à lui, a été défini l’Arrêté du 7 février 2017 relatif au logotype des indications géographiques protégeant les produits industriels et artisanaux. Le logotype peut être reproduit dans tout support visant à assurer la publicité du produit ou la promotion de l’indication géographique. Dans ce cas, il est apposé de manière à identifier le ou les produits protégés par l’indication géographique, sans risque de confusion avec d’autres produits non protégés présentés dans le support. L’apposition du logotype est compatible avec l’apposition d’autres signes distinctifs, y compris un logotype distinct réservé à l’indication géographique concernée.

L’IG protège des produits non agricoles élaborés dans une zone géographique circonscrite et disposant d’une qualité déterminée, d’une réputation liée à cette zone impliquant l’utilisation de savoir-faire, de techniques et de traditions locales. La demande d’homologation est formulée par un organisme de défense et de gestion (ODG), qui est chargé d’élaborer le cahier des charges, et d’assurer le contrôle du respect des exigences par les entreprises et artisans membres, en faisant appel à un organisme de contrôle accrédité. Dès lors qu’il respecte le cahier des charges homologué et qu'il est implanté dans la zone concernée (en l’occurrence le territoire du département de la Haute-Vienne pour la porcelaine de Limoges), tout opérateur peut s’adresser à l’ODG pour être ajouté à la liste des membres.

En 1992, une quarantaine d’entreprises se partageaient la production de la porcelaine de Limoges. Il s’agissait essentiellement de PME d’origine et à structure familiale orientées vers la fabrication de porcelaine fine de table. En 2013, soit à l’origine des travaux ayant mené à la loi du 17 mars 2014, seuls quatre fours à porcelaine subsistaient sur le territoire de la commune de Limoges. Les porcelainiers de Limoges - qui d’après le cahier des charges déposé à l’INPI représentent encore 1000 emplois - attendent beaucoup de cette nouvelle protection. En octobre 2017, l’association pour l’IG Porcelaine de Limoges ayant déposé la demande d’homologation comportait 41 membres initiaux : 27 membres opérateurs et 14 membres associés.

L’INPI termine son communiqué en indiquant que « A ce jour, deux autres demandes d’indications géographiques sont en cours d’examen ("Pierre de Bourgogne" et "Savon de Marseille") et plusieurs dossiers sont en préparation ».